lundi 30 novembre 2009

What else ?

15 euros l'entrée,
4 euros le vestiaire,
10 euros la bière,
2 h d'attente,
5 filles,
5 minutes chacune,
0 numéros de téléphone.

Speed-dating, what else ?

dimanche 29 novembre 2009

A qui le tour ?

Visage osseux, cheveux frisés, il avait l'air d'un chien battu. On dirait qu'il venait de recevoir une gifle sur la joue. Le regard perdu. L'un de nous s'approcha de lui, "ça va ?". Il eut un léger hochement de tête, et regarda son interlocuteur comme pour demander de l'aide. "Faut pas s'en faire, dit un autre." Il ne paraissait pas réagir aux consolations des autres. Il avait toujours sur les lèvres un air hébété. Il était voûté sur son siège et tenait une bière entre les deux mains. Il vida ce qui restait de sa bière d'un seul trait et se leva en se dirigeant vers la sortie. L'un de nous était encore en train de lui conseiller d’envoyer chier ces "connasses qui viennent ici juste pour s'amuser."

Sur le planning de la soirée speed-dating, c'était maintenant à moi de passer.

samedi 28 novembre 2009

Nuance

(Poème de Jacques Prévert)

Je ne suis pas libre penseur dit le veilleur
je suis athée
Hein quoi dit le Saint-Père
et l'autre dans le tuyau de son oreille
l'autre se met à gueuler
Allô allô Saint-Père vous m'entendez
athée
A comme absolument athée
T comme totalement athée
H comme hermétiquement athée
É accent aigu comme étonnamment athée
E comme entièrement athée
pas libre penseur
athée
il y a une nuance

vendredi 27 novembre 2009

Consumation


Consumation : (nom féminin singulier) fait de consumer, de détruire par le feu.

J'ai dû vérifier dans le dico. On me parlait de la société de "consommation", je n'arrêtais pas de les corriger : "consumation !" ai-je insisté.

Qu'est-ce que je peux être bête des fois...

jeudi 26 novembre 2009

Des voyages

Les voyages qui ne vous apprennent rien sur vous-mêmes ne sont pas de vrais voyages. Le voyage et la naissance sont de même nature, alors si vous ne naissez pas pendant votre voyage, considérez que vous n'avez jamais voyagé... considérez que vous venez de rater une vie, celle de l'individu qui aurait du naître naître en vous.

Il est des douleurs du voyages qui sont semblables aux douleurs de l'enfantement. C'est pour cela que les femmes voyagent mieux que les hommes, mais les hommes qui savent voyager éprouvent la douleur de l'enfantement, ce qui ne leur serait jamais possible autrement.

Un vrai voyage vous promène au fond de votre âme et vous n'en revenez pas indemne. Lorsque vous vous trouvez dans une ville que vous ne connaissez pas et que vous vous perdez, c'est en vous-même que vous vous êtes perdus. Alors au lieu de paniquer et de chercher votre chemin, admirez les splendeurs qui sont en vous et dont vous n'avez jamais soupçonné l'existence. Aussi, lorsque vous êtes chez vous, lorsque vous voyagez à l'intérieur de vous-mêmes sans vous déplacer, alors vous êtes aussi en train de voyager dans le monde. Il existe toujours une ville semblable à votre âme, mais vous ne la connaissez pas encore. Il existe toujours des rues, des odeurs, des lueurs, qui reflètent des choses qui existent déjà en vous.

Voyager, c'est attacher son âme à toutes les autres et espérer. Espérer une naissance, un sourire, une main tendue, une lumière, de la verdure, de l'eau. Le voyage, l'enfantement et l'espoir sont de même nature et en vérité, ils désignent la même chose.

Et ils procèdent, aussi, de la vertu qui donne et de la vertu qui lie.

C'est pas pareil

"Il faut que tu comprennes que pour nous, les femmes, c'est pas pareil. Il y a un avant, un pendant et un après l'amour. Tout se passe dans la tête. Tout est important".

Pour nous, les hommes, cela se passe sûrement autrement. Surtout pas dans la tête, mais beaucoup, beaucoup plus bas.

Voilà ce que la culture de masse a enseigné aux femmes. "Les hommes, c'est des brutes !"

La compréhension mutuelle, c'est pas pour demain !

mercredi 25 novembre 2009

De l'éternel retour

Le même ne revient pas, c'est là une vérité que l'on sait depuis notre plus jeune âge. Mais donc, si le même ne revient pas, qu'est-ce ce mouvement circulaire qui avance, telle une roue, vers notre finalité ?

Je vous dis l'éternel retour : il nous lie au Surhomme, il nous tire vers ce qui est plus haut et plus beau et plus éternel que nos existences terrestres.

Je vous dis l'éternel retour : il est joie et sérénité, don et sourire, chant et eau qui coule.

Je vous dis l'éternel retour : ce n'est pas le même qui revient, mais c'est l'être qui devient Revenir. Ce n'est pas la répétition de ce que nous connaissons déjà, mais l'avènement de quelque chose que nous connaissons déjà en nous.

Je vous dis l'éternel retour : il procède de la vertu qui lie et de la vertu qui donne. Il dit le Grand Oui et il est rond comme un O. Comme un Oui. Comme une roue, comme le temps qui passe.

Il est l'instrument du destin. Sans lui nous n'aurions jamais entrevu le Surhomme. Sans lui, Zarathoustra n'aurait pas prononcé des paroles aussi sages et aussi élevés.

Sans lui, je ne serai pas là à vous parler de lui.

Inversement proportionnel

Désolé,
Bonsoir,
Je vous en prie,
C'est très aimable,
Excusez-moi,
Pardon madame,
Bonjour,
Je vous en prie monsieur,
Merci,
Mademoiselle je vous prie de m'excuser,
C'est gentil à vous,
Bonne soirée,
S'il vous plaît,
Bonsoir,
Pourriez-vous, si ça ne vous dérange pas,
Auriez-vous l'obligeance de...,
Je vous souhaite une bonne journée,

etc.

etc.

Comme dirait l'autre : "Politesse infinie, sentiment zéro"

mardi 24 novembre 2009

Le chant de la vieille

Ecoutez-le, il est dans toutes les musiques. Il contient toutes les sonorités et toutes les mélodies.


Le chant de la vieille est sacré. Il apaise les démons qui l'écoutent avec émerveillement. Il berce le nourrisson et tranquillise les coeurs fragiles.

L'écoutez-vous, chers amis ? Ressentez-vous ce frisson quand ses ondes divines touchent votre âme ? Car le chant de la vieille a un signe qui ne trompe pas, et son signe c'est un frémissement qui fait vibrer votre coeur. Quand vous le ressentez, vous n'avez plus peur. Vos démons se taisent et ils l'écoutent avec fascination. Votre enfant renaît, et il n'a pas peur de la vie. Il sourit. Et tous les êtres s'unissent en un seul quand retentit le chant de la vieille.

Le chant de la vieille est le son de toute chose qui lie. Il est dans l'eau qui coule, dans l'oiseau qui vous réveille le matin. Il est dans les baisers et dans les caresses. Il est dans le souffle chaud de celui qui aime, dans ses murmures et dans ses sourires.

Il est dans le chant sacré et dans les chansonnettes pour enfants.

Le chant de la vieille habite tout instrument. Il est dans toute chose. Il suffit juste de l'écouter. Il est dans toutes les mélodies et de toutes les chansons. Il se révèle entre les notes, il traverse l'air et ne connaît pas l'usure du temps.

J'aime le chant de la vieille, car il me fortifie et il m'apaise. J'aime toutes musiques car toutes les musiques procèdent de la vertu qui lie, et de la vertu qui donne.

Mais hélas toutes les musiques ne sont pas égales, car dans certaines le chant de la vieille est tellement faible qu'il devient presque inaudible. Alors sachez reconnaître les musiques où le chant de la vieille est haut et fort et éternel. Pour cela, utilisez votre oreille et votre coeur. Eux seuls savent distinguer le chant sacré de la vieille.

Et quand retentit ce chant si merveilleux, nous savons que nous sommes éternels.

lundi 23 novembre 2009

La vertu qui lie

Zarathoustra parle de la vertu qui donne. Moi je vous parle de la vertu qui lie.

La vertu qui lie est la soeur de la vertu qui donne : elle la nourrit et la complète. Elles sont toutes les deux les mamelles du Bien. Elles sont plus hautes que toutes les autres vertus car elles sont à la source même de la vertu.

Nul acte n'est bon, s'il ne puise sa source dans les deux fontaines divines de la vertu qui donne et de la vertu qui lie. Nul sentiment ne peut s'élever et élever celui qui le ressent, s'il ne se nourrit pas de ces deux grandes vertus.

La vertu qui lie fait de toute chose un tout, et fait de toutes les choses un tout. Elle ne connaît la séparation que pour mieux réparer. Elle ne connaît pas le départ et la distance. La vertu qui lie unie les âmes et rapproche les coeurs. C'est grâce à elle que le nourrisson tête le sein de sa mère, et grâce à elle que les amoureux se tiennent la main. La vertu qui lie unie, rassemble, fortifie. Et s'il vous arrive de vous sentir faible, s'il vous arrive de vous retrouver seul, chercher la force dans la vertu qui lie. Car celui qui ne sait pas qu'elle existe vit dans le manque et dans la passion.

Ma vertu, qui est aussi la vôtre est la condition préalable à tout voyage. Car celui qui voyage attache son âme à toutes les autres. C'est de cela que lui vient l'espoir de revenir.

Ma vertu, qui est aussi la vôtre nous laisse entrevoir un lendemain qui rit. C'est grâce à elle si nous sommes en vie.

Ceux qui croient que je leur parle de quelque chose qu'ils connaissent déjà, qu'ils se taisent ! Car la vertu qui lie ne peut être nommée.

Vous la connaissez par votre coeur et la pressentez dans vos rêves et vos souvenirs. Vous savez qu'elle est là, et cette connaissance vous a été donnée avant même que vous ne naissiez. Mais jamais, au grand jamais, vous n'avez nommé la vertu qui lie. Car cette vertu ne peut être nommé et je ne fais que vous la montrer, elle est déjà en vous.

Et vos désirs que vous appelez tantôt "amour", tantôt "amitié". Vos états maladifs que vous appelez "attachement" et "passion". Toutes ces choses ne sont que des manifestations mineures et très incomplètes de la vertu qui lie. Car votre "amour", votre "amitié", votre "attachement" et votre "passion" sont entâchés de jalousie, de privation et de peur.

La vertu qui lie se manifeste dans la sérénité. Elle ne contient ni jalousie, ni privation, ni peur. La vertu qui lie est plus grande que l'amour et elle ne connaît pas la haine. Et s'il vous semble qu'il vous faut la compléter, alors sachez que la seule vertu qui la complète est la vertu qui donne.

La vertu qui donne est plus grande que la générosité. Elle n'est pas la générosité.

La vertu qui lie est plus grande que l'amour. Elle n'est pas l'amour.

Ecrivain amateur (2)

Il ouvre un nouveau fichier Word et écrit :

« Le personnage principal doit être fragile, introverti, intelligent, malheureux. Il doit avoir une vie ennuyeuse, monotone, il doit avoir un boulot chiant.

Le personnage principal doit s’évader, tomber amoureux, trouver le bonheur. Il doit mettre un trait sur le passé et aller de l’avant. »

Il se relit et dit : « putain, on dirait moi ».

Il ferme le fichier Word.

« MERDE J’AI PAS ENREGISTRE !! »

dimanche 22 novembre 2009

Piège

« Tu croyais vraiment que j’allais coucher avec toi le premier soir ? »

Toute réponse par la négative sera immédiatement taxée d'hypocrisie. La seule réponse sincère est « oui, je le croyais vraiment ma belle !»

Cependant si vous dites ça, vous êtes grillé.

Optez plutôt pour : « non, pas vraiment. Enfin je veux dire, pas forcément le premier soir.»

Il s'agit d'un bon compromis.

J'ai pas dit que ça marcherait dans TOUS les cas.

samedi 21 novembre 2009

Livres vs. Femmes

Mon rapport avec les livres est ambigu. Je ne finis pas tous les livres que je commence ; il m’arrive de m’arrêter en plein milieu, de continuer une lecture commencée depuis des mois -parfois depuis des années- au même endroit où je l’ai laissée.

Plusieurs fois j’ouvre un livre au hasard, je lis, plusieurs dizaines de pages -parfois une bonne centaine- ; puis je le laisse de côté, je l’oublie, je le délaisse.

C'est le même type de rapport que j'ai avec les femmes. Mais autant les femmes peuvent se défendre, m'engueuler, me haïr, autant les livres restent sans défense.

C'est uniquement pour cette raison que j'ai une légère préférence pour les livres.