mardi 10 février 2009

Retrouvez dans l'art une part de votre Etre

Pourquoi tant d'admiration devant une oeuvre d'art ? Pourquoi la subjectivité d'un seul individu devient soudain intéressante au détriment de tous les autres ?

La subjectivité d'un artiste n'est intéressante que dans le sens où elle peut être partagée avec d'autres individus. Elle devient donc l'expression d'une expérience humaine et non pas celle de la personne X. Les vrais artistes sont ceux qui arrivent à partager une part de leur subjectivité, et ainsi à "imposer" leur moi aux autres, qui eux ont le choix de l'accepter ou pas. L'art ne consiste pas à exprimer une subjectivité et de demander aux autres de s'émerveiller devant une "oeuvre". Il s'agit là d'une vision consumériste de l'art, imposée par les multinationales de la culture de masse et de l'art-marchandise.

N'aimez pas tel ou tel musique parce qu'elle est à la mode. Aimez-la parce qu'elle vous touche. N'admirez pas tel poète parce qu'il est connu et qu'on l'invite dans les festivals. Aimez-le seulement si ses vers réveillent quelque chose en vous. N'allez pas dans les galeries pour faire genre "je m'intéresse à l'art, la preuve !". Intéressez-vous vraiment à l'art, ou bien oubliez cette histoire une fois pour toutes et consacrez votre temps à autre chose. Dans l'art, recherchez une part manquante de votre Etre, ou une part refoulée. Et en la retrouvant, remerciez l'artiste sans vous incliner devant lui.

5 commentaires:

ART.ticuler a dit…

شكرا ماني على هذا البوست القيم ..اشاركك الرأي تماما..فقط أردت إضافة معلومة صغيرة أن البعض يرى في الفن ميدان لا يمت إلى الواقع بصلة، ولذلك لا يمكن فهم العمل الفني خاصة في الفن التشكيلي وهذا حسب رأي يجانب الصواب .لان الفن هو الواقع عندما ننظر إليه من زاوية مختلفة عما اعتدنا عليه ..فالالوان والأشكال والشخوص كلها أخذت من الواقع في لحظة صمت! تلك اللحظة الهاربة دوما ..
في تدوينتي الجديدة: كلنا فنانون سوف أحاول أن لا يكون هنالك فنان ومتلقي بل أن يكون العمل الفني ثمرة مشتركة بينهما.أي أن نكون كلنا في وسط اللحظة ذاتها..شكرا مرة أخرى

Alé Abdalla a dit…

Effectivement, et d'ailleurs, sans la réception, l'art se voit cantonné à une simple production égocentrique. Les pragmaticiens élaborent la théorie du discours (cela peut aussi être l'image, la peinture, la sculpture, etc.) comme acte qui prend naissance et mouvement grâce au destinataire, à l'énonciataire à qui on donne un rôle précieux, celui de participer à l'oeuvre d'art avec sa propre lecture, ses propres yeux, ses propres sens, et c'est à ce moment seulement que l'acte se réalise.

Roumi a dit…

Salut. Je suis d'accord avec toi sur le fait que l'on ne doit pas succomber à la mode en ce qui concerne les arts [je préfère le pluriel !]. Dans ce cas l'essentiel est de répondre à la question : "comment savoir si l'on s'intéresse à une oeuvre par conviction et non par convention ?". Le moyen élémentaire c'est d'exprimer ce que l'on ressent à propos d'une oeuvre, de le dire ou de l'écrire. Si l'on parvient à exprimer quelque chose qui sort de ce que l'on nous incite à en penser, c'est que l'on a une émotion personnelle, un élan personnel. Cela paraît idiot à dire mais en réalité la plupart des gens ne se disent même pas à eux-mêmes ce qu'ils ressentent, soit qu'ils en restent à une sorte d'impression vague soit qu'ils prêtent plutôt attention à ce qu'en pensent les autres.

Je suis plus réservé sur la notion de "vrais artistes", qui suppose l'existence de "faux artistes" ! Même s'il peut y avoir des formes d'arts un peu discutables, il n'en demeure pas moins qu'il y a systématiquement expression... S'exprimer par l'art, c'est quelque chose de fragile, difficile, subjectif. L'art n'est qu'une tentative ! Je ne crois pas dans ce cas qu'il y ait autre chose que des vrais artistes. Qu'il touche un million ou une personne... ou même aucune, s'il manque tant de confiance en lui qu'il garde pour lui ses créations ou qu'il demeure incompris de tous, un artiste reste un artiste, c'est-à-dire une personne qui extériorise sa sensibilité. Une oeuvre n'a en tout cas pas besoin d'être dévoilée pour exister.

Ce qui peut être mauvais, ce sont les médiateurs de l'art, ceux qui font leur beurre en dictant le bon goût en la matière. Il ne s'agit d'ailleurs donc pas uniquement de multinationales de la culture ; un individu isolé (critique, directeur de galerie, ...) peut faire autant de désastre en matière de réception de l'art qu'une mécanique de masse. Ce qui est mauvais aussi souvent c'est le public ; c'est lui qui "sanctionne" les artistes en définitive et il fait rarement son travail, comme je l'ai dit plus haut.
L'essentiel se passe donc entre le public et les médiateurs de l'art, à mon avis. D'un côté ceux qui prétendent savoir ce qui est bon pour la masse, de l'autre la masse qui se laisse trop souvent conduire.

عياش مالمرسى a dit…

Je pense qu'il ne s'agit pas de subjectivité, mais de réel commun, de réalité partagée: l'artiste, en tant que traducteur du réel par-delà le langage, propose justement des traductions qui seront plus ou moins captées par le spectateur en fonction de sa familiarité avec le réel de l'artiste en question. Exemple: Je suis plus sensible à un tableau dont le thème est l'affranchissement qu'un tableau qui parle de la condition des ouvriers. Mais plus généralement, pour qu'un tableau touche, c'est évident qu'il doit être au-delà du cercle galerie-critique-collectionneur qui a 'libéralisé' (en d'autres termes pourri) l'art contemporain pour le dépasser pour l'authenticité,à savoir comme le dit Deleuze, en exprimant "des sensations et des perceptions qui survivent à ce qui les éprouvent"..

Dominique- L a dit…

Après vous avoir lu votre texte de A jusqu'à Z := ) Je suis en parfaite harmonie sur votre manière de penser.