Je souhaiterais finir cette série de posts par un message de (dés)espoir.
Quelqu'un a dit qu'"écrire un poème après Auschwitz est barbare, car toute culture consécutive à Auschwitz n'est qu'un tas d'ordures".
Tsahal n'a-t-il pas trahi le souvenir d'Auschwitz ? Et pour cela il ne s'est pas contenté d'un simple poème ou une quelconque forme d'art. Il a tout bonnement reproduit Auschwitz (toute proportions gardées) dans le sens où il a fonctionné sur les mêmes logiques et sur le même registre : tuer des humains sans distinction aucune (hommes, femmes, enfants, valides, invalides, jeunes, vieux, combattants, civils...) et ce dans le seul but de défendre un territoire et un concept sacré ("peuple élu", "race supérieure"...).
Le parallèle entre le sionisme et le nazisme est facile à faire, mais ce n'est pas ce que j'essaie de démontrer ici. Ce que j'essaie de démontrer par contre, c'est que ce que fait Israël aujourd'hui est la preuve même de l'immaturité de toute la race humaine et de son incapacité à dépasser sa propre histoire. Car cette histoire, celle d'Auschwitz, s'est reproduite maintes fois depuis la fin du 3ème reich : à Srebrenica, à Grozny, au Rwanda, à Halabja, à Sabra et Chatila, à Hama et partout où des hommes tuent des hommes puis rentrent chez eux avec le sentiment du devoir accompli.
Michel Onfray fait remarquer dans "La politique du rebelle" que les camps de concentration ont pour ainsi dire concentré tous les aspects d'oppression et d'exploitation de l'homme par l'homme. Selon moi, Auschwitz est révélateur de la profonde nature de l'homme, nature qui se manifeste souvent sous d'autres aspects la rendant plus acceptable, générant "moins" de victimes, même si je me méfie des statistiques macabres. C'est cette même nature qui se révèle lorsqu'un avion bombarde une école, ou lorsque un kamikaze fait exploser un café (je me garde de faire des parallèles aussi hâtifs, d'autant plus que les attentats suicides ne sont pas d'actualité cette fois-ci. Mais le problème au fond reste le même : cette incroyable envie de tuer).
Voici le synopsis d'une fiction qui peut résumer mon idée sur cette question : imaginez que des tirs "amis" touchent par inadvertance un militant israélien de la paix qui s'était introduit à Gaza pour soutenir la population là-bas (après tout tout est possible). Imaginez encore que ce militant soit mort sur-le-champ, et que, comble du hasard, il soit un ancien rescapé du camp de concentration de Buchenwald (ou d'Aschwitz, ou de n'importe quel autre lieu du genre). Imaginez ce que ce monsieur a pu vivre dans les camps de concentration. Ce qu'il a pu endurer, par quel miracle il a survécu. Puis imaginez comment il a consacré tous les moments de sa vie après la guerre pour parler de la shoah, pour raconter son histoire aux générations futures, pour qu'on "n'oublie pas" avant que sa mort à Gaza ne vienne démontrer qu'on a déjà oublié...
C'est triste et désespérant, mais ce n'est qu'une fiction. La réalité est plus sombre. Et c'est pour ça que j'ai dit au début de ce post que c'est un message de (dés)espoir.
Vous vous demandez pourquoi j'ai mis des parenthèses dans "(dés)espoir", laissant entrevoir un peu d'espoir ??
La raison est simple : la même amnésie qui fait qu'aujourd'hui Auschwitz soit oublié (non seulement on a écrit des poèmes après Auschwitz, mais on a aussi fait des guerres), cette même amnésie est la seule à pouvoir nous donner un espoir de paix.
Je me rappelle de ces deux juifs orthodoxes, filmés par la caméra de France 2. Ils regardaient un village arabe et l'un dit à l'autre : "la paix avec eux ? Jamais !" Et l'autre de lui répondre : "tu as pardonné aux allemands, comment tu peux pas pardonner aux Arabes, tes cousins ??"
Ce n'est pas de pardon qu'il s'agit, mais d'amnésie.
Quelqu'un a dit qu'"écrire un poème après Auschwitz est barbare, car toute culture consécutive à Auschwitz n'est qu'un tas d'ordures".
Tsahal n'a-t-il pas trahi le souvenir d'Auschwitz ? Et pour cela il ne s'est pas contenté d'un simple poème ou une quelconque forme d'art. Il a tout bonnement reproduit Auschwitz (toute proportions gardées) dans le sens où il a fonctionné sur les mêmes logiques et sur le même registre : tuer des humains sans distinction aucune (hommes, femmes, enfants, valides, invalides, jeunes, vieux, combattants, civils...) et ce dans le seul but de défendre un territoire et un concept sacré ("peuple élu", "race supérieure"...).
Le parallèle entre le sionisme et le nazisme est facile à faire, mais ce n'est pas ce que j'essaie de démontrer ici. Ce que j'essaie de démontrer par contre, c'est que ce que fait Israël aujourd'hui est la preuve même de l'immaturité de toute la race humaine et de son incapacité à dépasser sa propre histoire. Car cette histoire, celle d'Auschwitz, s'est reproduite maintes fois depuis la fin du 3ème reich : à Srebrenica, à Grozny, au Rwanda, à Halabja, à Sabra et Chatila, à Hama et partout où des hommes tuent des hommes puis rentrent chez eux avec le sentiment du devoir accompli.
Michel Onfray fait remarquer dans "La politique du rebelle" que les camps de concentration ont pour ainsi dire concentré tous les aspects d'oppression et d'exploitation de l'homme par l'homme. Selon moi, Auschwitz est révélateur de la profonde nature de l'homme, nature qui se manifeste souvent sous d'autres aspects la rendant plus acceptable, générant "moins" de victimes, même si je me méfie des statistiques macabres. C'est cette même nature qui se révèle lorsqu'un avion bombarde une école, ou lorsque un kamikaze fait exploser un café (je me garde de faire des parallèles aussi hâtifs, d'autant plus que les attentats suicides ne sont pas d'actualité cette fois-ci. Mais le problème au fond reste le même : cette incroyable envie de tuer).
Voici le synopsis d'une fiction qui peut résumer mon idée sur cette question : imaginez que des tirs "amis" touchent par inadvertance un militant israélien de la paix qui s'était introduit à Gaza pour soutenir la population là-bas (après tout tout est possible). Imaginez encore que ce militant soit mort sur-le-champ, et que, comble du hasard, il soit un ancien rescapé du camp de concentration de Buchenwald (ou d'Aschwitz, ou de n'importe quel autre lieu du genre). Imaginez ce que ce monsieur a pu vivre dans les camps de concentration. Ce qu'il a pu endurer, par quel miracle il a survécu. Puis imaginez comment il a consacré tous les moments de sa vie après la guerre pour parler de la shoah, pour raconter son histoire aux générations futures, pour qu'on "n'oublie pas" avant que sa mort à Gaza ne vienne démontrer qu'on a déjà oublié...
C'est triste et désespérant, mais ce n'est qu'une fiction. La réalité est plus sombre. Et c'est pour ça que j'ai dit au début de ce post que c'est un message de (dés)espoir.
Vous vous demandez pourquoi j'ai mis des parenthèses dans "(dés)espoir", laissant entrevoir un peu d'espoir ??
La raison est simple : la même amnésie qui fait qu'aujourd'hui Auschwitz soit oublié (non seulement on a écrit des poèmes après Auschwitz, mais on a aussi fait des guerres), cette même amnésie est la seule à pouvoir nous donner un espoir de paix.
Je me rappelle de ces deux juifs orthodoxes, filmés par la caméra de France 2. Ils regardaient un village arabe et l'un dit à l'autre : "la paix avec eux ? Jamais !" Et l'autre de lui répondre : "tu as pardonné aux allemands, comment tu peux pas pardonner aux Arabes, tes cousins ??"
Ce n'est pas de pardon qu'il s'agit, mais d'amnésie.
1 commentaire:
Tu as dis "toutes proportions gardées" mais là il ne s'agît pas uniquement de proportions . La survie des allemands n'était pas menacée par les juifs, et les juifs n'avaient jamais énoncés: les allemands à la mer! à l'époque. Lorsqu'il n'y a aucune menace ni verbale ni physique l'acte devient gratuit et prédéterminé et cela s'appelle un génocide. Or dans notre cas il y aeu menace verbale et physique (même si elle paraît ridicule face à Tsahal, mais même un seul mort n'est jamais ridicule)
tout ça pour dire que je ne crois pas qu'on puisse faire le comparatif entre nazisme et sionisme sur la base de ce que tu as dis, ou alors il faut d'autres arguments:)
Enregistrer un commentaire