lundi 9 février 2009

Considérations métaphysiques

Ma métaphysique repose sur un agnosticisme de principe (à propos de Dieu, de l'esprit, de la liberté), auquel vient s'ajouter une position d'athéisme pratique : "Dieu n'existe probablement pas, et son existence ne peut pas changer fondamentalement mon existence puisque les religions sont fausses. Donc tout se passe comme si Dieu n'existait pas".

Partant de là, "tout se passe comme si Dieu n'existait pas", on peut aborder les questions les plus complexes et les plus agaçantes. Et c'est à ce moment précis qu'il faut doubler de vigilance. Vigilance contre les nouvelles formes de déités qui peuplent notre monde moderne, mais aussi vigilance contre la perte de l'Etre par l'adoption d'une vision du monde purement matérialiste.

La disparition de Dieu ne résout en rien les problèmes métaphysiques de l'Homme . Nietzsche nous dit que la mort de Dieu est une étape et que rien n'est encore gagné. En effet, ceux qui connaissent un peu les sociétés occidentales à fort taux d'athéisme savent très bien que l'individu s'incline encore et toujours devant Dieu, ce dernier a changé de nom plusieurs fois pour s'appeler tantôt progrès, science, technologie, tantôt mode, spectacle, consommation...etc. D'un autre côté, des pseudo-intellectuels dictent ce qui est bon à penser et ce qui ne l'est pas. Le tout se jouant dans un climat de mimétisme et de conformisme rivalisant avec les pires réalisations des religions dans ce domaine.

Le produit des Temps Moderne n'est pas tant l'Homme libre et libéré, mais l'Homme unidimensionnel (Marcuse) qui a fini par perdre son Etre (idée de Heidegger commentée par Milan Kundera). Comment échapper à ce destin fatal ? Justement, en écartant l'idée qu'il s'agit là d'un destin fatal. La construction de l'Homme libre et libéré ne peut se faire que loin des troupeaux, tous les troupeaux, et au prix d'un effort considérable. La tentation est toujours forte d'abandonner sa liberté pour chercher son bonheur :

- je préfère de loin être heureux qu'avoir raison.
- Et es-tu heureux ?
- C'est bien là le problème.

Ce court passage court (lu dans un roman de science-fiction) en dit long sur ce dilemme entre le bonheur et la liberté. Encore faut-il les définir, et encore faut-il décider que ces deux notions sont dignes d'intérêt dans une démarche métaphysique qui se veut libre et indépendante.

3 commentaires:

عياش مالمرسى a dit…

Une belle leçon au Nietzschéens de pacotille, qui ont traduit la mort de Dieu par la mort du bien et du mal. Certes, avec Nietzsche, le Bien et le Mal sont morts, mais morts en tant qu'absolus, en fait il se sont eclipsés en laissant place au bon et au mauvais. A défaut d'une métaphysique qui engendrerait une morale à la judéo-chrétienne, on peut vivre d'une éthique du bon et du mauvais, en écartant les absolus, en tuant les Dieux donc, les dieux que tu as si bien nommés, consommation, progrès, et en cherchant à produire des effets sur le réel 'dans' notre agnosticisme...
Personellement, je pense que c'est Sartre qui résout la contradiction des absolus, en faisant de la liberté le seul absolu de l'Homme, j'y consens, jusqu'à preuve du contraire en tout cas...

Alé Abdalla a dit…

Derrida, sur les traces de Heidegger, a écrit de belles pages où il déconstruit la métaphysique. Le mérite de cette déconstruction est qu'elle s'attaque aussi à l'humanisme et à l'existentialisme comme deux courants qui remplacent dieu par l'homme.

Squizocube a dit…

Maximilien de robespierre, je t'aime!!!!