Ma grand-mère raconte à propos de mon grand-père, lui qui allait si rarement à Tunis, qu’il fut une fois invité à passer quelques jours chez un cousin à lui dans la capitale. Son hôte, dont la famille était installée là-bas depuis deux générations, offrit le premier soir à son invité un somptueux repas composé de plats tunisois dont il ne connaissait jusqu’alors que le nom.
Bien que comblé par cette hospitalité, mon grand-père demanda à son cousin dès le lendemain matin d’écourter son séjour et de rentrer chez lui. Son cousin en était étonné, mais mon grand-père insista en prétextant une affaire urgente à régler. Le séjour qui aurait dû durer trois jours en fut ramené à une seule nuit.
De retour chez lui, mon grand-père demanda à voir ma tante aînée et avant même qu’elle n’ait le temps de lui dire bonjour, il lui demanda de lui examiner la bouche ; une arête de poisson s’était coincée entre deux molaires et lui faisait terriblement mal. Ma tante, adroite qu’elle était, réussit à lui extraire le corps étranger sans dégâts. Il en fut soulagé. Il expliqua que cette fichue arête l’empêcha de dormir et qu’il était impensable de rester encore deux nuits dans un état pareil. Alors ma tante lui demanda : « père, pourquoi n’as-tu pas demandé à quelqu’un de te l’enlever si tu n’y arrivais pas toi-même ? ». Mon grand-père lui répondit alors : « Pour qu’on dise que c’est un campagnard qui ne sait pas manger du poisson ? Jamais ! »
Bien que comblé par cette hospitalité, mon grand-père demanda à son cousin dès le lendemain matin d’écourter son séjour et de rentrer chez lui. Son cousin en était étonné, mais mon grand-père insista en prétextant une affaire urgente à régler. Le séjour qui aurait dû durer trois jours en fut ramené à une seule nuit.
De retour chez lui, mon grand-père demanda à voir ma tante aînée et avant même qu’elle n’ait le temps de lui dire bonjour, il lui demanda de lui examiner la bouche ; une arête de poisson s’était coincée entre deux molaires et lui faisait terriblement mal. Ma tante, adroite qu’elle était, réussit à lui extraire le corps étranger sans dégâts. Il en fut soulagé. Il expliqua que cette fichue arête l’empêcha de dormir et qu’il était impensable de rester encore deux nuits dans un état pareil. Alors ma tante lui demanda : « père, pourquoi n’as-tu pas demandé à quelqu’un de te l’enlever si tu n’y arrivais pas toi-même ? ». Mon grand-père lui répondit alors : « Pour qu’on dise que c’est un campagnard qui ne sait pas manger du poisson ? Jamais ! »
2 commentaires:
j'adore!! :)
:)Mahlèha l'histoire. :. Ana la 1ere fois qu'on m'a servi des crevettes j'ai dis que je n'aimais pas ca mais la réalité je ne savais pas comment les manger :) j'etais jeune et chez des gens que je ne connaissais pas bien. Surement ils ont compris pourquoi et ils n'ont pas insisté :)
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