Si on prenait le cas théorique d'un pays où il y a 100 électeurs qui sont majoritairement pour un candidat A. Je fais partie de ce peuple de 100 individus mais je ne suis pas d'accord avec le candidat A. Je constitue le seul citoyen mécontent.
Scénario 1 : le jour des élections je reste chez moi pour faire la grâce mat'. Le soir je regarde la télé le soir pour prendre connaissance des résultats que voici :
Inscrits : 100
Abstentions : 1 (moi !)
Votants : 99
Nuls : 0
Suffrages Exprimés : 99
Candidat A : 99 votes sur 99 suffrages exprimés --> l'emporte avec 100 % des voix
Candidat B : 0 votes sur 99 suffrages exprimés --> perd
Scénario 2 : je fais quand même l'effort de me déplacer, mais je vote blanc pour exprimer mon mécontentement.
Voici les résultats :
Inscrits : 100
Abstentions : 0
Votants : 100
Nuls : 1 (moi !)
Suffrages Exprimés : 99
Candidat A : 99 votes sur 99 suffrages exprimés --> l'emporte avec 100 % des voix
Candidat B : 0 votes sur 99 suffrages exprimés --> perd
Scénario 3 : je vote contre A (donc pour B, même si je ne suis pas complètement d'accord avec B).
Voici les résultats :
Inscrits : 100
Abstentions : 0
Votants : 100
Nuls : 0
Suffrages Exprimés : 100
Candidat A : 99 votes sur 100 suffrages exprimés --> l'emporte avec 99 % des voix
Candidat B : 1 votes sur 100 suffrages exprimés --> perd
Variante du scénario 3 : scénario 3 bis je vote contre A, mon vote est falsifié
Situation réelle --> même que scénario 3
Situation "officielle" --> candidat A l'emporte avec 100 % (soit mon vote est considéré nul, soit mon bulletin change de couleur)
MORALITE DE L'HISTOIRE : la seule possibilité pour que mon mécontentement soit visible dans les résultats finaux, c'est d'aller voter et de voter contre le candidat A !
De toutes les façons A va gagner (je suis minoritaire dans cette société), alors pourquoi le laisser gagner avec 100 % des voix ? Même en cas de fraude, je vais faire chier les fraudeurs !
Les résultats finaux sont calculés par rapport aux suffrages EXPRIMES ! Tout le monde se contre-fout des abstentions et des votes blancs. D'ailleurs ces derniers ont la même valeur qu'un bulletin invalide (cas d'une erreur de remplissage du bulletin de la part de l'électeur par exemple).
Pour finir, je donnerai un exemple qui montre que l'abstention / votes blancs ne changent rien à la donne :
En France en 2007, Nicolas Sarkozy a été élu avec seulement 42,69 % des inscrits (donc moins de 50% des inscrits). Comme les abstentions et les votes blancs ne sont pas comptés, il obtient la majorité absolue (plus de 50%) des suffrages exprimés (il est déclaré gagnant avec 53,06 % des voix). Il devient, de ce fait, Président de la République.